13/12/2007
COMMUNIQUE ADLPF
La laïcité de l’Etat mise à mal
Désormais, c’est de façon ostentatoire que les membres du gouvernement participent aux cérémonies religieuses et affichent leur collusion avec les différents clergés. Plus aucune distinction n’est opérée entre le domaine privé, celui où devrait se cantonner l’exercice des cultes, et la sphère publique où devrait être observée la plus grande réserve.
Ainsi, quelques jours après sa nomination, la Ministre de l’Intérieur et des Cultes se permettait d’affirmer que « les religions ont vocation à éclairer la société ». Les Libres Penseurs, comme l’ensemble des laïques, refusent que cet « éclairage » soit dispensé à l’ensemble de la société civile, c’est-à-dire au-delà du cercle des adeptes des religions concernées.
Loin de constituer une simple maladresse de langage, cette saillie est révélatrice de l’orientation cléricale et communautariste prise par le gouvernement et qu’illustrent de façon récurrente ses actes et déclarations officiels :
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consultation des représentants des cultes, et de ceux-ci exclusivement, afin d’envisager les modalités d’application du pernicieux rapport Machelon, arme de guerre contre la Séparation des Eglises et de l’Etat,
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participation, le 15 septembre 2007 à Bordeaux, de la Ministre de l’Intérieur à la cérémonie de béatification d’une religieuse,
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déplacement du Premier Ministre à Rome pour l’exaltation de l’archevêque de Paris au cardinalat,
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quant à Nicolas Sarkozy, il accepte d’aller recevoir, à Rome, de la part du réactionnaire Benoît XVI, le titre de « chanoine d’honneur de Saint-Jean-de-Latran » traditionnellement attaché à la dignité de président de la République française, mais que ses trois derniers prédécesseurs avaient eu le bon goût laïque de négliger.
La Ministre de l’Intérieur a exprimé sans vergogne au pape « la reconnaissance de la France envers l’église catholique pour son rôle historique et sa contribution à la définition d’indispensables repères moraux ». La France devrait-elle être reconnaissante à l’église catholique pour son « rôle historique » à l’occasion de l’Inquisition ? des massacres de la Saint-Barthélémy ? du martyr du Chevalier de La Barre ? de l’affaire Dreyfus ? de sa collaboration avec le franquisme et le régime pétainiste de Vichy ?
Les « repères moraux » dont on se félicite sont-ils ceux qui conduisent aujourd’hui à s’opposer au PACS ? à empêcher la femme de disposer librement de son corps ? à condamner le téléthon parce qu’il favorise la recherche embryonnaire ? ou encore à favoriser la pandémie du sida en diabolisant l’usage du préservatif ?
En se faisant le porte-parole officiel de cette douteuse morale, souvent contraire à l’humanisme, une ministre qui devrait représenter la République bafoue ouvertement l’un de ses principes essentiels : la laïcité. Les Libres Penseurs, attachés à la liberté de conscience – liberté de suivre les préceptes d’une religion ou de ne pas les suivre, d’en accepter les dogmes, ou bien de les ignorer ou même de les combattre – n’acceptent pas d’être considérés comme des citoyens de seconde catégorie.
Paris, le 8 décembre 2007
16:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
La Laïcité
1) c'est la Séparation du Droit et de la Foi.
2) Action: c'est un combat permanent contre l'intolérance.
l'ignorance
Écrit par : renée | 13/12/2007
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